Difficile de s’imaginer plus nocif pour la coque d’un bateau que l’eau ou les microorganismes aquatiques. Il faut dire que les autres composantes de n’importe quel navire ne sont pas épargnées. Voilà pourquoi on a toujours eu recours à toutes formes de substances chimiques ou naturelles pour protéger autant que possible les pièces du bateau.
1- Antifouling : définition et usage
L’expression “antifouling” est utilisée pour désigner la peinture dite “anti salissure”. En parlant de salissure, il s’agit bien entendu de plancton, des bactéries, des algues, des éponges, coquillage ou encore des vers marins. Le principe d’action de cette peinture est simple. Elle empêche ces microorganismes ne s’agripper sur la surface et former un film qui conduira ensuite à la destruction de la pièce ou de la surface. L’antifouling est un revêtement de surface qui assure la longévité de toutes les pièces qu’il recouvre. Pour un résultat optimal, il doit être renouvelé chaque année, lors du carénage. La pose de l’antifouling n’est pas particulièrement complexe, pour peu que l’on accepte de s’investir et de respecter certains principes.
- La première étape consiste à nettoyer entièrement la surface sur laquelle il sera appliqué. On peut recourir à un nettoyeur à haute-pression, mais il convient de garder à l’esprit qu’il ne sera véritablement efficace que le bateau vient juste d’être sorti de l’eau. Dans le cas contraire, il n’offrira qu’un nettoyage superficiel de la surface. Il faudra donc prévoir des éponges abrasives et un diluant pour purifier la surface. À noter que si la carène n’en est pas à son premier traitement, il est important d’enlever le maximum de couches antérieures. Si par contre le traitement se déroule pour la première fois, recouvrez au préalable la surface d’une substance d’accrochage. Inutile de mentionner que celle-ci doit obligatoirement être compatible avec l’antifouling.
- Une fois la surface préparée, protégez toutes les surfaces qui ne nécessitent aucun traitement. Prenez également le soin de couvrir la ligne de flottaison.
- La peinture de la surface est la dernière étape. L’application de la peinture peut se faire avec un pistolet à peinture, un pinceau ou un rouleau. Tout dépendra des préférences personnelles. Le pistolet à peinture a cependant l’avantage de fournir un fini plus lisse. La seule chose qui compte est d’appliquer un ou plusieurs couches uniformes.
2- Les différents types d’antifouling
C’est une étape primordiale, parce qu’elle doit prendre en considération l’exposition de la surface et sa fréquence d’usage. On dénombre quatre grandes familles d’antifouling :
- antifouling premier prix ;
- antifouling anti-adhérent ;
- antifouling spécifique ;
- antifouling à matrice dure ;
- antifouling autopolissant (antifouling erodable)
Chacune de ces catégories présente des avantages et inconvénients qu’il est important de garder à l’esprit lors de l’achat.
a- Antifouling premier prix
Ils ne conviennent qu’aux surfaces faiblement exposées aux salissures. On peut aussi les acheter si le bateau passe un minimum de temps dans l’eau. Ces peintures bien qu’efficaces, offrent une protection très limitée. Ces antifoulings peuvent être adaptés à des bateaux qui sont à l’eau l’été et sont hivernés à sec.
b- Antifouling anti-adhérent
Ils sont particulièrement appréciés par les adeptes de courses nautiques. En effet, en plus d’offrir une très bonne protection au bateau, ils améliorent également ses performances. Les antifoulings forment un film très fin (en Téflon ou silicone). Celui-ci, en plus d’empêcher la colonisation des microorganismes, rend aussi la surface plus lisse et par conséquent, plus glissante sur l’eau.
Il ne convient malheureusement pas à tous les bateaux, car pour conserver ses propriétés, la surface du bateau devra être constamment utilisée. Cela signifie qu’il n’y aura pas de sens de l’utiliser sur un bateau qui quitte son port une ou deux fois par an, à moins que la carène soit nettoyée plusieurs fois dans l’année. Ces “nouveaux” antifouling sont très utilisés dans la marine marchande ou navire à passagers.
Autre inconvénient non-négligeable, le remplacement de ce revêtement au profit d’un autre plus classique est loin d’être aisée. Il est préférable de la confier à un professionnel et la procédure est assez onéreuse.
c- Antifouling spécifique
Ces peintures ne conviennent qu’aux alliages. Celui-ci, en plus d’empêcher la colonisation des microorganismes, rend aussi la surface plus lisse et par conséquent, plus glissante sur l’eau. Elles ne présentent aucun avantage ou inconvénient exceptionnel. Comme l’indique leur nom, elles sont juste destinées à une catégorie précise de surfaces comme des bateaux en aluminium par exemple
d- Antifouling autopolissant ou érodable
En s’usant petit à petit, elles empêchent les microorganismes de s’accrocher et permettent par ailleurs à la coque de rester lisse. Ce revêtement ne convient malheureusement pas à tous. L’érosion graduelle peut laisser le bateau sans la moindre protection s’il est employé pour de grandes traversées ou soumis aux courants très rapides.
Parallèlement, elle n’offrira aucune protection aux bateaux quasi-immobiles ou se trouvant principalement dans des eaux stagnantes. Cela reste malgré tout le meilleur compromis de tous parce que ce type d’antifouling à l’avantage de ne pas s’accumuler en couches au fur et à mesure des années. En effet, la navigation et le nettoyage haute pression annuel enlève un grande partie de la peinture. Je conseille la peinture Triton de chez Castellano (made in France) que j’utilise sur mes bateaux et ceux de mes clients depuis de nombreuses années avec d’excellents retours.
e- Antifouling à matrice dure
On pourrait les qualifier de quasi-universels. Très résistants à l’usure, ces antifoulings s’adaptent à la fois aux courants puissants ou aux eaux stagnantes. On peut donc les employer sur la quasi-totalité des bateaux. Malgré leur polyvalence, ces peintures présentent un inconvénient de taille : il est très difficile de les enlever lors du carénage et on se retrouve avec une “croute” de différentes couches de peinture qui alourdi et ralenti le bateau de par son irrégularité du revêtement.
3- Conclusion
Malgré tous les bienfaits, les antifoulings présentent néanmoins un inconvénient de taille : leur toxicité. Les biocides qu’ils contiennent ne nuisent pas uniquement aux microorganismes qui essaient de s’accrocher à la coque. Vu qu’ils se répandent dans les cours d’eau, ils finissent par avoir une incidence négative sur toute la faune et la flore.
C’est la raison pour laquelle de plus en plus d’adeptes se lancent à la recherche de solution écologique. Il convient de reconnaître que les industriels font également de leur mieux pour réduire le degré de toxicité de ces substances. Dans les années à venir, nous aurons l’obligation d’utiliser des antifouling non nocifs pour l’environnement.
Nhésitez pas à partager votre expérience ou poser des questions dans la partie commentaire! A tout de suite 😉
Bien fait, il faudrait peut être identifié les meilleures marques suivant l’antifoulung.
Amitiés
Bonne remarque Amato Merci, je ne veux pas faire de pub à une marque plutôt qu’une autre mais je vais modifier l’article en précisant les marques que j’utilise personnellement
Bonjour,faut il faire un antifoulng pour un bateau qui reste sur un lac
Merci bonne journée,
Cordialement
Bonjour Patrice. Je conseillerai de mettre un antifouling quand même. Certes l’eau douce favorise moins le développement de concrétions et d’algues sur la coque que l’eau de mer mais un antifouling va retarder encore plus leur apparition
que pensez vous des systèmes à ultrasons
Bonjour Eric, je n’ai jamais rencontré personne qui avait testé ce genre de système mais vu le prix que ça coute et le peu de retour, j’ai tendance à penser que ce n’est pas la panacée, cependant il se peut que ce soit efficace! Si quelqu’un a un expérience avec un système à ultrason, dîtes le nous dans les commentaires 😉